Le 27 août 1944  Pressagny-l’Orgueilleux est libéré !

En ce jour anniversaire, quelques extraits de « Témoignage d’un pressecagnien », texte affiché lors de l’exposition sur la Libération qui s’est tenue en juin 2019 à l’occasion de la Fête de notre village.

 

 … ″Avec mon père et M. Legloan, le cantonnier, je désherbais un champ de pommes de terre (situé à peu près où se trouve de nos jours la 1ère maison après le calvaire de la Croix rouge, à l’entrée du village) quand je vis des soldats sur la route. Ayant sans doute eut peur, j’avais 13 ans, je me précipitais vers mon père qui, ancien combattant, avait reconnu les casques anglais… une chenillette arrivait en tête d’une colonne de ″tommies″ à pied de chaque côté de la route.

En nous apercevant la colonne s’arrêta et nous nous précipitâmes à sa rencontre ; l’officier qui se tenait debout dans le véhicule, je sus plus tard qu’il était major, fit arrêter la colonne et nous demanda s’il y avait des allemands dans le village. Je parlais un petit peu anglais et sous la dictée de mon père je lui répondis qu’il n’y avait que quelques vieux soldats autrichiens qui gardaient des prisonniers russes (les quelques officiers de la Kriegsmarine ″planqués″ au château du Chesney étant déjà partis). Le major m’invita à monter dans la chenillette, sans doute pour lui servir d’interprète puisqu’ il ne parlait pas français, et me demanda de le conduire au centre du village. Il donna l’ordre à la colonne d’aller jusqu’au grand virage, dit ″du bout d’haut″ afin d’établir le front pour la nuit et nous nous dirigeâmes vers la place avec un arrêt devant la boulangerie, qui se trouvait route des Andelys et où attendaient déjà de nombreuses personnes. Là le major me demanda de leur dire que le village n’était pas libéré et, il insista, que les habitants devaient rester chez eux cette nuit, le front étant établi non loin (sans doute, selon les cartes d’Etat-Major, tout au long du calveil dit ″de la Vallée Masson″ c’est-à-dire au niveau de la ruelle Bizet, de la route principale jusqu’au calvaire de la Croix rouge et du chemin des Vallées dans la forêt)….″



Malheureusement ce conseil ne fût pas suivi par tout le monde, ce qui coûta la vie 
à Robert Connan, jeune pressecagnien de 18 ans, tué en allant chercher une civière 
(au péril de sa vie, malgré les recommandations du fermier qui l’employait)
pour secourir un habitant blessé au cours de la nuit.
En hommage à cet acte de bravoure une rue de notre village porte son nom et 
une plaque commémorative, fixée à l’endroit où il fût abattu, est fleurie chaque 
année, le 08 mai et le 11 novembre.

 

 

…″Le Major avait raison, la nuit suivant l’arrivée du 1er Worcestershire Regiment à Pressagny fût ″chaude″ ; les alliés progressaient en suivant la Seine, qu’ils avaient si difficilement traversés à Vernon, avant d’aller vers le nord.

Des allemands venus du Vexin (Tilly, Panilleuse) par la forêt de la Madeleine attaquèrent par le flanc ce qui coûta la vie à quinze soldats anglais. Ils furent inhumés du Château de la Madeleine où tout le village leur a rendu hommage.  

Dans le même temps des allemands descendus par la côte du Bohan et la rue de la Marette entrèrent dans le village et se heurtèrent au front établi par nos libérateurs, front qu’ils ne purent franchir malgré de nombreux échanges de tirs… ″

Les soldats britanniques tombés le 27 août, provisoirement inhumés au Château de la Madeleine,
furent transférés au cimetière communal de Vernonnet :

BENN Anthony
COX George, 19 ans
DRINKWATER Walter, 33 ans
EDGINGTON Wilfred, 23 ans
EVERFIELD Albert, 18 ans
GOLDING Bernard, 24 ans         
GRAINGER William, 31 ans        
HEATON Gordon, 21 ans
HOCKLEY William, 21 ans
OAKLEY Dennis, 19 ans

PRIEST Douglas, 19 ans               
ROPER Ernest, 24 ans
SMITH George, 32 ans               
WEBB Ernest, 31 ans  
WILLIAMS James, 32 ans

 

Photo du peloton des transmissions du
1er Bataillon du Worcestershire Regiment
à Pressagny L’Orgueilleux – Source : 1er Bataillon Worcestershire Regiment